La prothèse totale de genou

Lorsque l’arthrose du genou provoque une gêne et des douleurs très handicapantes et que les traitements ne fonctionnent plus, le remplacement de l’articulation par une prothèse peut être envisagé. 

Cette intervention fréquente donne aujourd’hui aux patients atteints d’arthrose du genou (ou gonarthrose) des résultats satisfaisants et durables. Il s’agit toutefois d’une chirurgie lourde : il est capital d’être bien préparé à l’opération et de suivre scrupuleusement les recommandations.
 

Soulager la douleur et améliorer la mobilité

La prothèse dite « totale » du genou (“PTG”) remplace entièrement l’articulation touchée par un dispositif implantable. Les prothèses « partielles » - ou « unicompartementales », où seule une partie du genou est remplacée, sont plus rarement utilisées.(1)

Le principal objectif de la pose de la prothèse totale est de soulager la douleur et de récupérer une bonne mobilité du genou(1).

L’intervention est décidée par le chirurgien et son patient sur la base d’examens cliniques et radiographiques : le genou doit montrer des signes d’usure majeurs dans tous ses compartiments. L’âge du patient, son mode de vie et ses préférences rentrent également en ligne de compte.

Chez les patients atteints d’arthrose du genou (ou gonarthrose), la pose d’une prothèse du genou n’est généralement envisagée que lorsque les traitements ne parviennent plus à endiguer la douleur et le handicap quotidiens.(1)
 

Des progrès techniques aux bénéfices avérés

La pose de prothèse totale du genou, ou arthroplastie, est une intervention assez courante et de plus en plus pratiquée à travers le monde. Du fait de l’accroissement et du vieillissement de la population, le nombre de ces interventions augmente fortement et devrait plus que doubler d’ici 2050(2).

D’importants progrès techniques ont été réalisés ces dernières années sur la conception et les matériaux des prothèses. Ces dernières ont maintenant une durée de vie comprise entre 12 et 20 ans(1). De nouvelles méthodes chirurgicales, dont l’arthroplastie assistée par ordinateur, sont également apparues.
 

Différents types et modèles de prothèses

Les prothèses totales de genou - ou « tricompartimentales » - les plus fréquemment utilisées sont les prothèses dites « à glissement ». Les prothèses « à charnière » représentent quant à elles une part peu importante des interventions.

Ces prothèses sont habituellement constituées d’alliages métalliques avec, dans la plupart des prothèses à glissement, des parties en polyéthylène. Elles sont fabriquées par des laboratoires référencés selon des normes très strictes. 

Les chirurgiens choisissent le type d’implant dans les gammes proposées par les fabricants en fonction de l’anatomie du patient et de l’état de ses ligaments et de ses os.

prothèse genou

L’arthroplastie, de la préparation à la récupération

L’arthroplastie doit si possible se dérouler dans un établissement spécialisé en chirurgie prothétique. Entre le moment où l’intervention est décidée et celle où elle est réalisée (généralement plusieurs semaines), il est habituellement demandé au patient de faire de l’exercice pour faciliter la récupération de la mobilité du genou, au patient fumeur d’arrêter de fumer pour améliorer la cicatrisation, et au patient en surpoids de perdre du poids pour soulager la contrainte sur la prothèse. Il est également important de résoudre toute source d’infection, même modeste (problèmes dentaires, sinusite…) pour éviter toute pénétration de germes autour de la prothèse.

La préparation

L’arthroplastie est une intervention fréquente, mais elle reste une chirurgie lourde qui exige une préparation soigneuse, notamment :
•    Un bilan préopératoire 
•    Un traitement anticoagulant
•    Un traitement antibiotique pour lutter contre le risque d’infection.

L’intervention

Réalisée au bloc opératoire de l’établissement de soins, elle dure entre 1 et 3 heures et se déroule habituellement de la façon suivante :
•    Une anesthésie générale est réalisée. Une anesthésie rachidienne ou locorégionale est également possible (seul le bas du corps ou la jambe sont endormis).
•    Le chirurgien fait une incision à l’avant du genou puis enlève le cartilage abîmé et les éventuels ostéophytes (excroissances osseuses dues à l’arthrose).
•    Il taille le tibia et le fémur pour préparer l’os à la pose de la prothèse, puis place une prothèse d’essai pour effectuer des tests de mobilité avant de fixer la prothèse définitive.

Après l’intervention

•    Des antalgiques sont prescrits par le chirurgien en fonction de l’intensité des douleurs, parfois associés à des anti-inflammatoires.
•    Un traitement anticoagulant est prescrit.
•    Le lever pour s’asseoir dans un fauteuil est possible dès le lendemain de l’opération.
•    La reprise de la marche intervient du 1er au 3e jour. Elle peut d’abord être réalisée avec un déambulateur. Au bout d’une semaine environ, des cannes suffisent.
•    Une rééducation par un kinésithérapeute peut commencer dès les premières 48 heures.
•    Le retour à domicile est généralement possible directement après l’hospitalisation sauf dans certains cas : un séjour en centre de convalescence peut notamment être envisagé pour les personnes seules ou au domicile non adapté. La récupération de la mobilité du genou peut également justifier un séjour en centre de rééducation durant 15 à 30 jours.

De retour à la maison

Il est capital de suivre les consignes du médecin, concernant par exemple l’hygiène de la cicatrice ou les soins infirmiers, la prise de traitements (anticoagulant, port de bas de compression sur 4 et 6 semaines environ), la rééducation, les examens et consultations de surveillance… 
Il est recommandé de monter et descendre les escaliers marche par marche durant les premières semaines et de rester prudent dans ses gestes quotidiens (bain, déplacement, habillage). Accordez-vous une période de convalescence et de ménagement de 2 à 3 mois. Prévenez votre médecin d’urgence en cas de gonflement, de suintement de la cicatrice, de douleur, de fièvre ou de rougeurs anormales.
La reprise du travail a lieu au bout d’un mois et demi (en cas d’activité professionnelle sédentaire) à 4 mois (en cas d’activité professionnelle avec travail physique lourd). Selon le métier, un aménagement de poste ou une reconversion peut s’avérer nécessaire. La reprise d’activités sportives est possible de façon progressive à partir du troisième mois (marche, nage, vélo…) en évitant les sports qui engendrent un fort impact sur le genou.

Pour toute autre question, demandez conseil à votre médecin.